Associations de polices de caractères :

 

L’association de caractères dans une même mise en page ne peut être définie par des règles strictes et demande une étude particulière à chaque cas. Si quelques principes élémentaires permettent de connaître les associations à éviter et celle qui, à coup sûr, réussiront, nombre d’associations feront toutefois appel à la personnalité de celui qui maniera les caractères.
Quelques soient les associations envisagées, les particularités de chaque caractères (proportions, graisse, rapport entre pleins et déliés, axe, chasse…) doivent toujours être prises en compte et aideront à faire des choix judicieux.

 

Les associations à éviter :


Histoire de famille

L’association de caractères de même famille doit être évitée car les similitudes dues aux caractéristiques propres à une famille de caractères sont immédiatement perçues. Les faibles variations de proportions, de graisse ou d’empattements entre les caractères créent un conflit qui nuit à la juxtaposition.


Fig. 1a
 
  Fig. 1b
 
Fig. 1c

Faux jumaux

Un caractère peut être disponible sous plusieurs versions parfois très différentes qui, juxtaposées, créent un conflit semblable à celui énoncé ci-dessus.

Fig. 2

Conflit de générations

La différence d’interprétation peut, en plus des problèmes énoncés plus haut, créer un conflit de « style » préjudiciable.

Fig. 3

 

Les associations « sensibles » :


Fortes personnalités

L’association de caractères très particuliers peut être tendue du fait qu’aucun ne domine mais attire l’œil de la même manière. L’association est moins risquée si les caractères contrastent par un changement de graisse, par exemple.

Fig. 4a
 
  Fig. 4b
 

Mélanges de genres

L’association de caractères de genre différents peut-être envisagée lorsque la différence est suffisamment marquée. Plus le contraste est important, moins l’association sera risquée. Les mélanges de genres peuvent s’effectuer selon de multiples critères.


Fig. 5a
 
  Fig. 5b
 
Fig. 5c

 

Les associations sans risque :


Affirmer un parti pris

Plus le parti pris guidant le choix des caractères juxtaposés apparaît clairement, plus l’association sera réussie. Le parti pris peut bien sûr être un contraste franc (fig. 8 à 11) mais il peut aussi être une simple variation entre les caractères (fig. 6 et 7). La subtilité ne doit pas pour autant être oubliée, mais demande alors une connaissance précise des caractéristiques de chaque caractères (fig. 3 à 5).

Fig. 6

Variante typographique d’un même caractère

La juxtaposition de deux variantes typographiques d’un même caractère permet de créer des associations sans risque qui présentent alors chacune un effet de contraste particulier (fig. 8). La multiplication des paramètres de différenciation accentue le contraste (fig. 7c).


Fig. 7a
 
  Fig. 7b
 
Fig. 7c

Avec et sans empattements

L’association sera d’autant plus réussie que les différences – de structures, de graisse, … – seront importantes.

Fig. 8

Contamporain et classique

L’association sera d’autant plus réussie que la différence de style sera visible et constituera un parti pris clair. Le contraste de graisse renforcera les différences.

Fig. 9

Chasse différente d’un même caractère

Cette association est sans risque du fait des correspondances entre les formes.

Fig. 10

Variation d’un même caractère

L’association sera réussie si les deux variantes juxtaposées sont suffisamment différentes, rendant le parti pris évident. La juxtaposition d’une variante sans empattements crée un contraste de style (fig. 8). L’emploi de deux variantes typographiques différentes accentue le contraste.

Fig. 11

 

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