Elle s’exprime en points typographiques. En France (et en Europe en général), la mesure typographique de référence est le point Didot. Il équivaut à 0,3759 mm. Il fut inventé par François Ambroise Didot vers 1780. Il comporte un multiple de douze points appelé douze ou encore cicéro.
Pour indiquer la taille d’un caractère, on indique son corps : il correspond à la hauteur maximale des lettres (hampes et jambages compris), plus un petit blanc au-dessus (talus de tête) et un autre en dessous (talus de pied), pour que les lignes de texte ne se touchent pas. Quand on parle d’un texte composé en corps 12, cela signifie qu’il est composé dans le corps dont la hauteur est de 12 points Didot.
Les Anglo-Saxons utilisent le point pica qui est la subdivision en 72 parties de l’inch (le pouce anglais) ; il équivaut à 0,35135 mm, c’est-à-dire qu’il est légèrement plus petit que le point Didot, il comporte lui aussi un multiple de 12 points : le pica.
Actuellement, les logiciels de PAO de conception américaine sont naturellement réglés par défaut en points pica, mais la plupart vous permettent la conversion dans d’autres mesures, dont le point Didot ou le point métrique (0,4 mm) adorpté par l’Imprimerie Nationale depuis 1790.
À l’origine, ce mot désignait la hauteur totale de la partie imprimée des caractères en plomb, ascendante et descendante comprises. Aujourd’hui, on l’utilise pour nommer la hauteur des lettres a, e, o, u, x, etc. (voir le shéma ci-dessous). La hauteur d’œil (œils, au pluriel), également appelée « hauteur d’x », est propre au dessin de chaque caractère. En voici quelques exemples :
La différence de hauteur d’œil, d’un caractère à un autre, n’a aucun rapport avec la force du corps qui, elle, reste constante, corps par corps (ci-dessous, l’interlignage, matérialisé par les lignes en pointillés, est de 16,8 points, soit 120 % du corps) :
Le choix des caractères (et donc de la grandeur des œils qui en résulte) interfère sur la lisibilité et l’allure graphique de vos mises en page. Un caractère gros œil demande généralement à être un peu plus interligné qu’un caractère petit œil.
Ce sont ces petits intervalles verticaux, situés à gauche et à droite de chaque caractère. Ils sont prévus par leur créateur de façon à ce que chaque bas de casse, chaque capitale, chaque chiffre, chaque signe de ponctuation et chaque signe autre se positionne de façon harmonieuse à côté de chacun des autres
« types » de la police.
Suivant la nombre de types, il peut y avoir plusieurs milliers d’approches de paires à prérégler dans une même police, par son créateur. En création de polices, le dessin des caractères est une chose qui n’est déjà pas évidente, mais la mise au point des approches est la plus compliquée et celle qui demande le plus de connaissances. Quand les approches ont été bien réalisées, vous obtenez une composition qui s’écoule bien, qui donne un beau gris typographique.
Malheureusement, un assez grand nombre de polices numérisées sont lancées sur le marché avec des approches incomplètement réglées. Il est parfois nécessaire de les reprendre manuellement une par une, au juger, pour obtenir des masses blanches équilibrées optiquement entre les caractères.
Certaines corrections d’approche peuvent se prérégler une fois pour toutes, police par police, sur certains logiciels.
Pour équilibrer les approches entre les lettres, il faut considérer les blancs entre chacune d’elles. Pour ce faire, il faut se reculer un peu de l’écran, cligner des yeux et imaginer dans sa tête ces surfaces, ci-dessous représentées en grisé. (On agit de même pour équilibrer les espaces entre les mots.) Avec un peu d’habitude, on perçoit très vite les disproportions.
Si, dans l’exemple ci-dessus (avec quelques lettres à problème comme le O et le A), je considère que l’espacement 1 me convient, je vais devoir agrandir le 2 et resserrer les 3 et 4, ce qui donne :
Mais je peux aussi, dans un but décoratif ou de lecture à distance, interlettrer davantage.
Il s’agit de l’épaisseur du dessin d’un caractère. À chacune des valeurs de graisse correspond une dénomination, qui varie d’une police à une autre en fonction du vocabulaire en usage dans le pays d’origine.
• Certaines polices (généralement les « fantaisistes », les gothiques et la plupart des scriptes) ne possèdent q’une seule graisse, comme :
• La plupart sont dotées du maigre, du gras, voire du demi-gras :
• Quelques-unes, enfin, sont dotées d’une grande déclinaison de graisses, comme Univers, Helvetica Neue, Le Monde Sans, Présence, etc.
Il s’agit de la largeur d’un caractère (y compris ses approches). Elle différe d’un caractére à un autre en fonction du dessin de chacun d’eux et a été conçue, par son créateur, pour fonctionner sans modification d’échelle, ni horizontale ni verticale :
Cela dit, les logiciels de PAO permettant de modifier ces deux échelles∗, on peut étroitiser ou élargir très légèrement la largeur des caractères des textes d’édition pour certaines raisons pratiques, mais en restant dans des mesures de bon sens (5 % au grand maximum) et ne pas aboutir à ceci :
∗ La modification des échelles des caractères provoque bien des polémiques dans le milieu professionnel de la typographie, car elle mutile les caractères, c’est évident. L’ordinateur permettant ces modifications, il faut quand même vivre avec son époque, mais également réfléchir à ce que l’on fait : si certains caractères de fantaisie supportent plus ou moins bien ces déformations, les caractères classiques à empattements ne les supportent pas du tout, et il est préférable, culturellement parlant, de ne pas y toucher.